Les deux atouts nature de Nosy Be sont indéniablement ses plages et ses plantations d’Ylang-Ylang qui embaument l’île, peu importe où l’on se trouve. Hell-ville, bien qu’étant une petite ville agréable avec des boutiques, a peu d’intérêt, si ce n’est pour une ballade d’une après-midi je dirais, pour acheter des souvenirs. Elle est néanmoins essentielle et bien pourvue, car on y trouve toutes les administrations, les écoles, les différents services et les commerces dont on peut avoir besoin.

Comme nous restions à Andilana, dans la partie nord de l’île, nous avons commencé par explorer cette portion, plus sauvage si l’on peut dire et naturelle. Une large baie de sable blanc fin, une eau cristalline dans les tons turquoises, trop chaude et salée à mon goût, dont la partie arrière de la plage est tapissé par un tapis de grosses feuilles grasses ressemblant à du lierre sans en être, et quelques habitations. A chaque extrémité, une mangrove à gauche et un Resort à droite. On se relaxe en admirant la mer du canal du Mozambique, mais il faut se méfier du soleil implacable qui commence à chauffer dès 9 h du matin, et des petits moustiques caractéristiques de Nosy Be, les Mokafohy (prononcé moukafoui), que l’on ne sent pas, mais qui laissent des piqûres qui démangent pendant des jours, malgré l’huile de coco vantée pour s’en protéger.

Sur les conseils de notre hôte, nous sommes montés plus au nord encore, à la baie de Befotaka, et là, nous avons eu le coup de foudre. On y arrive par le petit village d’Ampasindava, et l’on peut se garer en face d’un restaurant, le seul du coin, en retrait de la plage, pour profiter de la baie. Est-ce que la saison n’avait pas encore vraiment commencé au moment de notre voyage? Est-ce aussi que les rares structures d’accueil de vacanciers sur cette plage n’avaient pas encore rouvert? Toujours est-il que nous étions absolument seuls à profiter de la grande baie de Befotaka. Le petit restaurant nous a offert de monter une table et de nous apporter deux chaises longues sur réservation du déjeuner, copieux et délicieux, à un prix très correct. Par conséquent, nous étions seuls face à la mer, nonobstant le passage des zébus en soirée et les enfants du village rentrant de l’école tout étonnés de voir deux vacanciers confortablement installés sur le sable en compagnie de leur petit chien. En longeant la baie, nous avons bien vu que les habitations des villageois se cachaient dans la forêt qui borde la plage, ainsi que quelques bungalows de vacances, mais ces derniers semblaient complètement délaissés. On était tellement bien, détendus, dans un cadre idyllique que nous y sommes retournés trois fois!

Sur la côte Est, se trouve la réserve Lokobe, vestige de la fôret primaire peuplée entre autres de lémuriens, avec la plus grande plantation d’Ylang-Ylang de l’île, ainsi que son usine d’huile essentielle. Nous avions pensé faire cette visite mais étant donné le prix pour l’étrangère malgré tout résidente que je suis, nous avons changé d’avis et privilégié une autre plantation très connue semble-t-il des producteurs, et qui se trouve sur la Grande Île, proche d’Ambanja, la Plantation Millot. Cela fera l’objet d’un autre article. De plus, nous avions la chance en étant logés à la Plantation Mijono, d’être entourés d’Ylanguiers, alors pourquoi aller chercher ailleurs? Le propriétaire a d’ailleurs fait faire une visite personnalisée de sa petite structure familiale, nous expliquant la méthode de taille de l’arbre qui donne toute l’année, ainsi que le processus de récolte et de distillation des fleurs pour en tirer la précieuse huile essentielle. Le parfum de l’Ylang-Ylang est épais, très sucré, et enivrant sans être entêtant, car comme toute odeur fleurie, il s’évapore vite. En tout cas, c’était un délice de se réveiller et de se coucher, baignés par les effluves d’Ylang-Ylang. En circulant sur l’ile, nous avons très souvent vu des Ylanguiers, car l’île est recouverte de plantations de plus ou moins petites tailles. Le marché de l’huile essentielle d’Ylang-Ylang est féroce, mais Madagascar et Nosy Be en l’occurrence, y occupent une place de choix avec 25% de la production mondiale. On cultive également de la citronnelle, de la vanille et des épices sur l’île, bien nommée, Île aux parfums.

Vers la fin de notre séjour, nous avons voulu voir le fameux village d’Ambatoloaka, lequel a également une longue plage. En dehors des grands hôtels de luxe dispersés sur Nosy Be et les petites îles aux alentour, c’est le village touristique par excellence. Des hôtels pas nécessairement bon marché en fait, mais de piètre confort tant les chambres y sont petites, mal équipées, peu aérées et encore moins insonorisées. C’est le village où il faut rester apparemment pour profiter de la plage la journée, toute bordée d’hôtels et de restaurants, et de la vie nocturne la nuit. C’est dire si cela ne nous tentait pas du tout. Cependant, pour connaître, nous sommes allés y passer une après-midi. Comme de nombreux étrangers séjournent dans ce village, voire y habitent car ils tiennent les structures hôtelières, on y trouve aussi de l’artisanat, des vêtements de plage, rien de bien différent de ce que l’on trouve ailleurs mais au tarif Nosy Be par contre. Il n’est pas désagréable de flâner dans les jolies boutiques, que l’on trouve tout le long de la rue principale. Sans être une ville balnéaire à proprement parler, on en retrouve un peu l’ambiance. Quant à la vie nocturne, j’avoue qu’on n’est pas restés pour voir. En journée, on pouvait déjà remarquer quelques jeunes femmes habillées pour la pêche au gros, à savoir le vazaha vieux, chauve, rougeaud de trop de soleil et rondouillet, qui n’a d’attrayant que son porte-monnaie, il ne faut pas en douter. Le village est réputé pour cela. Bref, on a vu, mais ce n’est pas ce que l’on retiendra de la très belle Nosy Be.

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