Ils sont si mignons ! De véritables petites peluches toute douces, avec de petites mains à cinq doigts prêtes, et de gros yeux ronds dans une petite tête triangulaire. Ce sont des primates endémiques de Madagascar, et il y en a 107 genres, dont 103 sont malheureusement menacés de disparition, principalement à cause de la déforestation massive qui sévit sur l’île.

Nous avons eu l’occasion de visiter un parc à proximité de Tana – Lemurs’ Park – ainsi qu’une île également transformée en parc située au milieu du fleuve qui traverse Mantasoa – Nosy Soa Park. Le premier a été créé par un particulier il y a environ plus de vingt ans,  tandis que le second a été financé par une association,  il y a seulement quelques années. Je ne peux m’empêcher de noter pour le moment que les deux parcs que nous avons visités, sont à l’initiative de particuliers étrangers, alors que ce sont les Malgaches qui devraient être les premiers à se préoccuper des animaux vivant à leur côté sur l’île. Mais nous n’avons encore rien vu de Madagascar à part Tana et ses environs, et nous découvrirons certainement des initiatives malagasy. 

Dans ces deux parcs, nous avons pu voir différentes espèces et passer un agréable moment parmi des animaux bien soignés et libres. Ce sont des animaux habitués à l’humain, récupérés de zoo ou encore des lémuriens qui ont été blessés et sauvés. Chaque famille vit en groupe sur son territoire, et les membres se reproduisent en toute liberté, sans intervention humaine. Les deux parcs que nous avons visités, ont donc une vocation de sauvetage ainsi qu’un but éducatif par les visites touristiques et les visites scolaires. Les petits primates évoluent librement dans un grand espace de forêts, de cours d’eau, au côté de tortues, de caméléons et d’oiseaux. Ils mènent une vie libre sous la surveillance bienveillante des gardiens du parc, qui les gâtent de bananes lors de visites de touristes. Dans le parc de l’île des lémuriens, à Mantasoa, nous avons notamment été accueillis par une nuée de primates n’hésitant pas à nous sauter dessus pour avoir des bananes, ils se laissent même caressés tant ils sont familiers des humains. Cette approche est contraire à la protection et au bien-être d’animaux normalement sauvages. Les Malgaches semblent avoir un long chemin à parcourir pour équilibrer sauvegarde de la nature et découverte, compréhension de la vie sauvage.

Malgré tout, il faut regarder cet intérêt pour protéger les lémuriens de façon positive et prometteuse, il a fallu en arriver jusqu’à une quasi extinction de l’espèce pour voir une réaction, une prise de conscience. Cela va de pair avec le dramatique problème de déforestation qui ravage Madagascar ;  l’habitat des lémuriens comme certainement d’autres espèces, est détruit car la population n’a pas d’autre choix que de couper le bois pour en faire du charbon de bois afin de cuisiner ou de se chauffer n’ayant  pas accès à d’autres ressources bon marché et accessibles.  Comme je l’ai déjà fait remarquer dans un article précédent (ici), il n’y a pas de conscience écologique, environnemental à Madagascar, et le peuple malagasy ne se rend pas encore pleinement compte qu’il creuse sa propre tombe en réalité. La terre et la faune s’appauvrissent, ce qui comme partout sur la planète, a un impact dramatique à terme sur la population humaine. La misère économique et sociale, le vide éducatif ne favorisent certainement pas une prise de conscience environnementale pourtant cruciale.

Je termine cet article avec les photos de ces joyeux moments passés en compagnie de ces petits primates bien sympathiques : le fameux Maki, à la longue queue rayée blanc et noir, emblématique de Madagascar ; il y a aussi le vari noir et blanc avec son petit visage triangulaire noir;  le mongoz qui me fait penser à un petit ours ; le propithèque de coquerel, qui sautille tout le temps ; et le microcébus gris, tout petit et fragile, dont un avait d’ailleurs particulièrement pris Rado en amitié et ne le quittait plus lors de notre visite de l’île des lémuriens, à Mantasoa.

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