ou le visa pour regroupement familiale

J’ai déposé ma demande de visa le 10 décembre au Bureau de l’immigration, et je devais repasser la semaine suivante pour avoir l’accusé-réception de mon dossier. Etant donné les embouteillages permanents de cette ville, c’est un plaisir de se déplacer pour un simple accusé-réception car l’administration n’est pas en mesure de le fournir lors du dépôt du dossier. Motif : Covid, excuse bidon très à la mode dans les administrations de nos jours… Bref, lorsque je me suis présentée, l’accusé-réception n’avait pas été fait, mais j’ai eu la chance que la réceptionniste à l’entrée du bureau soit absente, et j’ai été directement prise en charge par une des employées du service qui a pris la peine de chercher mon dossier, de vérifier si toutes les pièces étaient présentes et d’aller faire signer le tout à son supérieur. Une fois que cela a été fait, elle a directement rempli mon accusé-réception, pris de suite les photos et les empreintes et m’a indiqué de me représenter trois à quatre semaines plus tard afin de recevoir ma lettre d’acceptation.

Noël étant trois semaines plus tard, je me suis dit qu’il valait mieux compter plus large, et ne suis revenue qu’à la mi-janvier, soit sept semaines plus tard. Eh bien, j’avais été trop optimiste ! Ahahah ! Malgré tout, encore une fois, je pense que j’ai eu de la chance car la réceptionniste du bureau était à nouveau absente – ses horaires semblent être vraiment très flexibles, elle arrive entre 9 h et 10 h, le bureau ouvre quand même à 8 h, mais bon, il ne faut pas être trop pointilleux à Madagascar avec les fonctionnaires ! Je suis tombée sur la personne qui avait traité mon dossier de demande lors de ma précédente visite, et je me suis adressée à elle en malgache, ce que j’essaie de faire à chaque fois que je dois communiquer avec les locaux même si mon vocabulaire est très limité, je fais un effort et je pense que les gens apprécient. Lorsqu’elle m’a répondu que la lettre d’acceptation n’était pas prête, nous avons alors discuté en français, je n’étais plus capable de poursuivre la discussion en malgache, et ici, à Tana en tout cas, les gens parlent français, ne serait-ce qu’un petit peu, ce qui facilitent grandement les choses pour les immigrés… ou pas d’ailleurs, car pour qui veut pratiquer la langue malgache, il faut bien dire que les interlocuteurs ont tôt fait de passer au français quand ils voient que vous avez des difficultés à vous exprimer, pour aider sans nul doute et également pour gagner du temps, l’ennui, c’est que cela n’aide pas à apprendre. Cette aimable dame m’a expliqué que toutes les lettres devaient être signées par le ministre et qu’il y avait actuellement 675 demandes en attente, ce qui expliquait le retard. J’ai peu de compassion pour ce pauvre ministre, mais toujours est-il que j’en étais quitte pour devoir revenir. Cette dame m’a cependant très gentiment offert de me laisser le numéro personnel de la personne qui allait prendre la suite du dossier la semaine suivante, afin de ne pas me déplacer encore une fois pour rien. J’étais donc au final très contente de cette option car on perd énormément de temps en démarches administratives ici, entre manque d’informations, inefficacité, laxisme, et embouteillage, on a souvent la sensation d’avancer à la vitesse d’une tortue, mais j’avoue qu’au moins, j’ai avancé à chaque fois et c’est satisfaisant. Je m’attendais à pire ici.

J’ai donc appelé la semaine suivante et ma lettre était prête ! Je suis allée la chercher avec grande joie, car cela signifiait que j’approchais du but. J’étais si contente que j’ai apporté des petites gâteaux à l’employée pour la remercier de m’avoir informé par téléphone, elle était ravie de l’attention. La lettre d’acceptation informe du statut accordé, de la durée du visa et évidemment… du prix à payer, ce n’est pas gratuit. Alors pour 1 680 250 AR (soit 370 euros), le bureau de l’Immigration m’accorde un premier visa long séjour renouvelable d’un an ! Je suppose que lors du renouvellement, on peut en avoir un plus long mais il ne faut pas brûler les étapes ! Et surtout, j’espère obtenir la nationalité malgache entre temps puisque j’ai fait la demande au moment de mon mariage, lorsque j’ai demandé la transcription au ministère de la justice par l’intermédiaire de l’ambassade de Madagascar, à Ottawa. Cette démarche, impossible pour un homme, est très simple pour une femme, il faut formuler la demande de nationalité lors du mariage, si l’on est à Madagascar, ou en demandant la transcription aux autorités malgaches du pays où le couple mixte séjourne, ce que j’ai fait. Là-aussi, je navigue à l’aveugle, j’attends la suite de la procédure.

Quoi faire avec cette lettre d’acceptation ? Eh bien, il faut passer à la caisse au bureau du Trésor Antananarina, qui se trouve évidemment au centre-ville alors que le bureau de l’Immigration se trouve dans le quartier d’Anosy. Avant cela, il faut faire estampiller la lettre par un autre service, lequel se trouve sur place, et qui adjoint un autre document selon que le candidat au visa souhaite payer en espèces ou par virement. Mon choix a été vite fait, de toute façon, il faut payer, et alors que le délai est d’une semaine si l’on paie en espèces, il est d’un mois-et-demi si l’on paie par virement. Avec le reçu de paiement donné par le bureau du Trésor comme preuve de paiement, il faut retourner au bureau de l’Immigration pour le déposer afin que le visa soit enfin émis, et voilà l’étape finale, une semaine plus tard, je suis enfin l’heureuse détentrice d’un visa de séjour longue durée d’un an à Madagascar !

J’espère que je n’aurai pas à demander de renouvellement parce que j’aurai obtenu ma nationalité entre-temps, mais si tel est le cas, alors il faut souhaiter que cela ne prenne pas presque deux mois-et-demi, d’autant que je ne serai plus à Antananarivo dans un an !

Comments

  1. Merci pour cette saga un peu Ubuesque des transports et des administrations dignes des 12 travaux d’Asterix dans la maison qui rend fou ! Bon courage à tous les 2 pour cette installation Malgache.

    1. Entre l’esprit local MoraMora, la lourdeur administrative à la française et un traitement des dossiers 100% manuel, c’est certain que les choses avancent lentement, mais elles avancent alors, c’est le principal. Pas d’écueil, ni de blocage jusqu’à présent, pas de malhonnêteté, alors, je ne me plains pas.

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