Jour 1 de notre nouvelle vie à Madagascar
27 novembre 2021, jour 1 de notre nouvelle vie à Madagascar! Après beaucoup d’efforts, de stress et quelques obstacles, nous avons enfin pu laisser derrière nous une société dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas et dont nous ne voulons pas, et nous sommes enfin à la case départ de notre nouvelle vie. Nous avons plein d’idées et il nous tarde de les mettre en pratique.
Le plan est à la fois simple et bien complexe : retourner vers la Nature, utiliser ce qu’elle a à offrir, sans la piller ni l’abîmer, et retrouver des liens sociaux bâtis sur l’échange, l’entraide, et la bienveillance. Nous allons vivre une vie plus simple d’un point de vue matériel, moins confortable parfois mais tellement plus riche de sens. Enfin, c’est notre but en tout cas! Nous sommes tous les deux des citadins, avec des diplômes universitaires et des compétences variées, mais nous sommes aussi le produit de la société dans laquelle nous avons été élevés. Pour ce retour à la Nature, nous devons tout apprendre pour nous créer la vie que nous voulons. Il ne s’agit pas de régresser vers l’âge de pierre, mais de faire plus simple, plus authentique, plus sain.
La première étape, indispensable, est de parler la langue malgache, du moins suffisamment pour communiquer et nous débrouiller quelle que soit la situation, la fluidité et l’aisance viendront avec le temps, en même temps que nous découvrirons l’île, les gens et leur culture. Mon mari, Rado, est Malgache c’est vrai, mais il n’a passé que les toutes premières années de sa vie dans son pays, et il le découvrira donc presque tout autant que moi, qui n’ai jamais eu l’occasion d’y aller. Nous avons la chance d’être accompagnés dans nos premiers pas à Madagascar par les parents de Rado, qui vivent à la capitale Antananarivo, et qui vont nous accueillir dans les premières semaines et nous aider dans le méandre des démarches administratives, en même temps que nous parler de leur pays. Mais par la suite, nous partirons à l’aventure pour découvrir l’île avec nos propres yeux, et surtout pour faire autant d’expériences que nous le pourrons au contact de la population locale : la permaculture, l’élevage de poules, l’apiculture et la construction sont des priorités sur notre liste de compétences et de savoir-faire à acquérir, mais nous allons profiter de chaque expérience qui se présentera, de chaque rencontre, ce dont j’ai hâte. Nous ne sommes pas pressés, nous allons passer les prochains mois en mode apprentissage et découverte afin de trouver où construire notre paradis.
Notre projet principal est d’acheter un bout de terrain en bordure de mer et d’y bâtir notre maison et notre éco-lodge, de vivre le plus possible grâce à ce que nous produirons sur notre terre; en bref, d’être le plus autonome possible tout en nous intégrant à la vie de la communauté dans laquelle nous nous installerons, et de proposer diffentes activités ou parcours-découvertes à nos visiteurs au fur et à mesure que nous gagnerons en connaissance et en expérience. Le projet n’est pas original, de nombreux occidentaux passent le cap de quitter une société ou parfois juste un mode de vie dont ils ne veulent plus. Pour notre part, il s’agit essentiellement de retrouver notre place au sein de la nature dans un cadre et sous un climat qui nous correspondent, d’être heureux de nous lever le matin, de nous sentir satisfaits de ce que nous avons accompli à la fin de notre journée, et de croiser au quotidien des personnes engagées sur un cheminement similaire.
Je m’appelle Sandrine, je suis une Française, ou une Vazaha, pour les gens de Madagascar, j’ai eu la chance de beaucoup voyager et de vivre dans différents pays en enseignant le français langue étrangère. Je suis mariée à un Malgache, ou un Malagasy, qui a vécu une vie d’expatrié depuis son plus jeune âge notamment en Côte d’Ivoire, nous nous sommes rencontrés au Canada il y a 6 ans, et nous commencons une nouvelle vie sur l’Ile rouge.