J’ai beau avoir voyagé dans différents pays, et avoir déjà un petit aperçu de la réalité de Madagascar, parfois, j’ai des égarements d’Occidentale! Et donc, lorsque je voyais qu’il fallait prendre le bateau pour passer de la grande île sur Nosy Be, avec notre voiture, j’imaginais que nous prendrions un traversier, un gros bateau, le genre qui charge 50 à 200 voitures, des motos, des camions, des piétons, bref, un traversier. Je me souviens, petite, on prenait un énorme bateau pour aller sur l’île de Ré en vacances, l’été. Alors, je m’attendais à la même chose.

Mais voilà, à Madagascar, le format a quelque peu rétréci. À l’aller, notre bateau n’était pas si mal  en fait, même s’il s’agissait plutôt d’un chalutier reconverti à mon avis. Le bateau a chargé deux 4×4, et une 50aine de piétons repartis sur deux niveaux. Nous n’étions pas assis sur des sièges, mais sur des bancs de bois disposés de façon éparse. Bien que l’on nous ait distribué des gilets de sauvetages, je passe sur tous les critères de sécurité totalement inexistants, tels que les matériaux de constructions posés sans attache au milieu des passagers, ou la cale à moitié fermée autour de laquelle nous circulions. Le voyage était agréable, et pas trop long, 1 h 30 à simplement regarder la mer bleue turquoise et l’île de Nosy Be apparaître tandis que l’on s’s’éloignait d’Ankify.

C’est le retour qui fut plus exotique, on va dire. Comme nous n’arrivions pas à joindre la compagnie utilisée à l’aller, nous en avons cherché une autre et avons pris Toky 2, citée dans le Guide du routard. Alors que nous étions sur le port de Nosy Be, prêts à embarquer,  je vis accoster un tout petit bateau à moteur, avec son pont au ras de l’eau, et ses deux marins au gouvernail à l’abris sous une toile. Même en voyant le nom du bateau, je n’y croyais pas. Lorsqu’un employé du port nous a fait signe d’avancer, je ne voulais pas y aller. J’étais certaine que le bateau coulerait sous le poids de notre voiture. Et en plus, ils en ont chargé une deuxième! L’embarquement étant fini, il n’y avait la place pour rien ni personne d’autres. C’est bien simple, nous avons fait le voyage dans la voiture. Tandis que nous nous éloignions du port et que le moteur fumait et pètait, je nous voyais déjà couler, coincés dans notre véhicule. On avait dû se lever à 4 h du matin car les départs se font à 6 h et j’étais donc fatiguée, mais je n’ai pas fermé l’œil du trajet. Je n’arrêtais pas de regarder l’eau tout autour de nous, essayant d’évaluer combien de centimètres nous en séparait! Et puis, finalement, après 2 h 30 de trajet, on a quand même touché terre, bien au sec!

Parce que c’est ça Madagascar, les choses sont d’occasion et tiennent de bric et de broc, mais on y arrive! Mora Mora 😉

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You may also like